FIFA/CIES International University Network
30.05.2017

Hommage au Professeur Jean-Louis Juvet, Président du Conseil de fondation du CIES de 1999 à 2008

C’est avec une immense tristesse que le Centre International d’Etude du Sport (CIES) a appris le décès de Jean-Louis Juvet, Président de son Conseil de fondation de 1999 à 2008.

Jean-Louis Juvet est né le 12 juillet 1930 à Fontaines, dans le canton de Neuchâtel, où son père était administrateur communal. Il fréquente l’Ecole de commerce, puis l’Université de Neuchâtel et obtient une licence sciences économiques en 1953. Après un séjour d’étude à l’Université de Paris, il revient à Neuchâtel pour rédiger une thèse et devient Docteur en économie en 1956. Pour l’anecdote, il a payé ses études en étant professeur de ski, ignorant alors qu’il présiderait un jour le CIES, mais l’intérêt pour le sport était déjà bel et bien existant. Jean-Louis pratiquait encore le ski l’hiver dernier.

Son doctorat en poche, il retourne à Paris, où il est engagé comme fonctionnaire international auprès de l’Organisation Européenne de Coopération Economique (qui deviendra ensuite l’OCDE). Là, il participe à la mise en place du Plan Marshall, programme américain d’aide à la reconstruction européenne. En 1964 l’Université de Neuchâtel l’engage comme professeur ordinaire d’économie appliquée « ad personam » avec le soutien du Fonds National Suisse de la Recherche. Il mènera pendant trente ans, à la fois une carrière de professeur, de directeur général du Comité international de la rayonne et des fibres synthétiques en France et de consultant international en Europe, particulièrement à Bruxelles et à Paris. Dans l’intervalle, Jean-Louis Juvet a aussi occupé le poste de vice-recteur de l’Université de Neuchâtel de 1971 à 1975. En outre, Il a participé à la création du World Trade Institute (WTI, Berne, Suisse) dans les années 1990. Vous l’aurez compris, c’était un homme très actif, aux intérêts multiples.

Arrivé à la retraite, il est devenu membre du CIES dans les mois qui ont suivi la création de cette fondation, puis Président bénévole de cette institution, car il avait du temps disait-il ! C’est à lui que l’on doit la création du Master International en Sciences humaines, Management et Droit du Sport, plus connu sous l’appellation de « FIFA Master ». L’idée a séduit et la FIFA, l’Université de Neuchâtel, l’Université De Montfort à Leicester (UK) et la Bocconi School of Management de Milan se sont associées au projet du CIES. Un succès puisque 450 étudiants ont été diplômés depuis. Jean-Louis avait coutume de dire qu’il devrait payer pour sa tâche tant celle-ci était passionnante ! En effet, c’était un homme très enthousiaste et très impliqué.

Notons aussi que, dès 2003, Jean-Louis Juvet a supervisé la création et le développement du Réseau Universitaire International FIFA/CIES. Il a su lui insuffler les principes qui guident toujours le travail des 16 universités partenaires, à savoir le respect, l’ouverture au monde et l’esprit d’équipe.

Autoritaire sans être autoritariste, il aimait guider et persuader. Visionnaire et dynamique, son profond respect de chacun, sa gentillesse, sa grande culture, sa personnalité chaleureuse faisait de lui une personne dont la compagnie était appréciée par tous et partout dans le monde. En 2008, lors de la cérémonie de remise des diplômes du « FIFA Master », Jean-Louis Juvet reçoit le titre de Dr Honoris Causa de l’Université De Montfort. Une reconnaissance méritée et un beau cadeau puisque ce jour-là était, par coïncidence, celui de son anniversaire.

Passionné et grand connaisseur de musique classique, il pouvait reconnaître un morceau en entendant trois notes. Il a également œuvré comme président de l’Association des Jeunesses Musicales Suisse.

Marié à Madeleine, père de trois enfants et grand-père de quatre petites-filles, il aimait convier à son domicile, ses collègues et amis pour leur cuisiner un excellent risotto ou leur faire goûter le gâteau au beurre, spécialité neuchâteloise, qu’il faisait cuire dans le four à bois de son jardin. Aimant la montagne et les longues promenades avec son chien, il vendangeait aussi la vigne appartenant à son fils avec la même énergie qu’il apportait à tout ce qu’il entreprenait. Jean-Louis était si dynamique et jeune d’esprit, qu’il semblait immortel. Hélas, il n’existe pas d’exception et c’est un grand monsieur qui s’en est allé.

Le CIES lui doit beaucoup et nous le remercions vivement. Nous adressons toute notre sympathie et nos meilleures pensées à sa famille.