FIFA/CIES International University Network
10.05.2022

Francisco Rubio, nouveau médiateur de la FIFA, prend la parole

Francisco Rubio est l'une des personnes qui ont contribué à l'organisation du Programme International FIFA/CIES en Espagne, dont il est un des directeurs depuis 2010. Avocat spécialisé dans le droit du sport et du travail, il vient d'être nommé médiateur de la FIFA. Il nous parle ici de ses nouvelles responsabilités.

Tu as récemment été nommé médiateur de la FIFA. Que représente cette nomination pour toi ?  

Il s’agit d’une étape très importante dans la sphère personnelle, professionnelle et académique. En effet, j'ai été l'un des membres fondateurs de l'Institut espagnol de médiation et de pacification du sport (IEMEDEP). Depuis 2017, je consacre une partie de mon activité à la prévention et à la résolution extrajudiciaire des conflits dans le sport.

En tant que responsable de la formation à l'IEMEDEP, qui est une institution officiellement reconnue par le Ministère de la Justice espagnol, nous avons contribué à la qualification professionnelle des médiateurs sportifs de plusieurs pays. Je suis heureux de travailler maintenant avec d'autres médiateurs de différents continents, qui essaieront d'apporter des perspectives et des méthodes de travail différentes dans le domaine du football.

Quelles sont tes impressions ?

En plus de mon activité de médiateur de l'IEMEDEP et, plus récemment, de médiateur du TAS/CAS, je suis très satisfait et motivé d’assumer mes nouvelles responsabilités en tant que médiateur de la FIFA dans le cadre de l'ambitieuse restructuration réglementaire et organisationnelle du Tribunal du football menée par le département juridique de cette fédération.

Dans ce cas précis, je devrai partager mes connaissances et mon expérience en matière de médiation pour résoudre les nombreux conflits qui se produisent dans le domaine du football au niveau national et international.

Par exemple, la médiation peut être utile dans les litiges concernant les contrats de travail, les prêts et transferts de joueurs, les joueurs mineurs, les droits économiques, le droit des marques, le développement de compétitions et d'événements et dans bien d’autres cas encore.

En outre, il ne faut pas négliger le fait que la médiation peut aussi jouer un rôle préventif, en tant que mécanisme de ce que l'on appelle la "gestion positive des conflits". Grâce à cela, il est possible de prendre des mesures avant qu'un conflit n'éclate ou qu'un différend entre les parties ne s'aggrave.

Je suis certain que cette nouvelle phase, dans laquelle des médiateurs de différents pays du monde sont prêts à contribuer à la résolution des inévitables conflits qui surgissent entre les différentes parties et acteurs du football, sera un grand succès.

En un mot, je ne doute pas que de nombreux autres sports rejoindront cette voie initiée par la FIFA.

Selon toi, quels sont les principaux défis auxquels est confronté un médiateur dans le sport, et plus particulièrement dans le football ?

La médiation est un moyen alternatif aux autres mécanismes de résolution des conflits, qui ne pose aucun obstacle et n'affecte pas les systèmes traditionnels de résolution des conflits, comme l'arbitrage ou les tribunaux.

Le principal handicap de la médiation est la méconnaissance de son existence ou, dans d'autres cas, une vision déformée de celle-ci. Par conséquent, l'un des premiers défis consiste à faire connaître la médiation et à sensibiliser tout le monde à ses avantages, notamment son caractère volontaire, sa confidentialité, sa souplesse procédurale, sa rapidité et son faible coût, par rapport aux autres mécanismes d'arbitrage ou judiciaires.

Il est très important de savoir que ce sont les parties en conflit elles-mêmes qui, avec l'aide du médiateur, peuvent parvenir à un accord dans lequel tout le monde est gagnant (win-win). Dans de nombreux cas, la médiation ne résout pas seulement le conflit initial, mais peut aussi contribuer à résoudre une mauvaise relation entre les parties, notamment à la suite de l'issue positive d'un processus de médiation.

Tu es l'un des directeurs du Programme international FIFA/CIES organisé en Espagne avec l'Universidad Rey Juan Carlos et la RFEF, prévois-tu de partager cette nouvelle expérience avec les étudiants du module de droit ?

Oui, bien sûr. L'étude des mécanismes alternatifs de résolution des conflits, y compris la médiation, sont étudiés dans plusieurs thèmes du module de droit.  C’est notamment le cas dans le nouveau syllabus du module de droit, auquel j'ai l'honneur de collaborer et qui est dans sa phase finale de développement.

Un mot sur ton rôle de directeur de ce Programme ?

En tant que directeur de ce Programme en Espagne, je suis conscient que les synergies entre le personnel, les enseignants et les élèves constituent la force motrice de la formation.

"Nous devons tous apprendre les uns des autres", que ce soit en classe, pendant les pauses. Le Réseau Universitaire International que le CIES et la FIFA ont créé entre des centaines d'enseignants et des milliers d'élèves du monde entier propose un cadre idéal au développement constant des processus d’apprentissage.

Dans mes fonctions de directeur, enseignant et chargé de cours au CIES, j'essaie d'apporter mes propres connaissances et expériences, mais je profite aussi de l'apport de mes collègues et des étudiants. Nous ne pouvons pas nous former si nous ne sommes pas en état constant d'étude, de mise à jour, d'observation de la réalité, de dialogue et de débat.