FIFA/CIES International University Network
14.07.2023

Égypte : Hussah Alshinaify, première étudiante saoudienne à participer au Programme international CU/FIFA/CIES

Hussah Alshinaify est, avec une de ses collègues, la première étudiante saoudienne à suivre le Programme international FIFA/CIES en management du sport organisé par l’Université du Caire depuis plus de 15 ans. Elle parle ici de ses expériences en classe mais également en tant que femme participant activement à la gestion de compétitions de football en Arabie saoudite.

Avec votre collègue Noura Al-Qahtani, qui travaille à la Ligue saoudienne de deuxième division, vous êtes la première étudiante d’Arabie saoudite à assister au Programme international FIFA/CIES organisé par l’Université du Caire. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Franchement, je suis très fière et contente d’être la première étudiante avec Noura, une sorte de pionnière. Et je suis certaine que de nombreuses autres femmes nous suivront ces prochaines années.

Un de mes objectifs professionnels était d’assister au Programme international FIFA/CIES à l’Université du Caire. Depuis longtemps déjà, ce dernier permet à nombreux responsables du sport et du football saoudiens de se perfectionner dans le management et de rendre ainsi leur travail encore plus efficient. Par exemple, plusieurs responsables de la Ligue saoudienne de football et de la Fédération Saoudienne de Football - qui avaient déjà participé à ce Programme en Égypte - me l’avaient recommandé. C’est notamment le cas d’Abdelaziz Al-Hamidy, mon directeur à la Ligue et étudiant de la 11ème édition. Il m’avait déclaré que cette formation allait beaucoup m’aider dans mon travail.

Pour moi, l’idée était d’assister à des classes présentielles afin de profiter au mieux des connaissances des instructeurs ainsi que des cours pratiques tels que les visites de clubs ou d’infrastructures sportives. Le fait d’avoir suivi le Programme en Égypte me réjouit. Aujourd’hui, je remarque la différence. Cela valait la peine de me déplacer quatre fois de Riyad au Caire au cours des six derniers mois. Je sens que j’ai beaucoup appris grâce aux contenus des six modules de même qu’aux expériences et connaissances partagées par les professeurs. Cela a vraiment été enrichissant. Je vais pouvoir appliquer tout cela, en particulier les acquis en matière de gestion d’événements sportifs.

Selon vous, le Programme international CU/FIFA/CIES a aidé beaucoup de responsables sportifs saoudiens dans leurs responsabilités de managers. De quelle manière ?

Essentiellement grâce aux compétences des instructeurs, aux échanges réguliers avec les autres étudiants du Programme. Cela a un impact positif sur leur savoir-faire et leurs performances lorsqu’ils rentrent en Arabie Saoudite.

Au début, chacun s’intéresse plus particulièrement à un ou deux modules, notamment ceux qui concernent directement ses responsabilités professionnelles. Par exemple, le comptable attend avec impatience le module de finance et le journaliste celui de communication. Puis on se rend compte que tous les cours apportent quelque chose de concret et d’utile .

C’est l’expérience que j’ai faite. En venant en Egypte, je m’attendais à que le module de gestion d’événements sportifs soit le plus intéressant car je travaille dans ce domaine à la Ligue saoudienne. A la fin du Programme, j’ai constaté que l’ensemble des sujets abordés pouvaient m’apporter quelque chose : savoir gérer un budget, concevoir un plan de marketing efficace, comprendre ce que représente la communication ou encore être capable d’organiser une conférence de presse lors d’une compétition. Tous les modules sont importants car tous les domaines du management sportif sont imbriqués entre eux. En d’autres termes, il était essentiel que j’étudie toutes les thématiques proposées par les différents modules. Maintenant, cela me permet de comprendre quelles sont les forces et les faiblesses de mon environnement. Je pourrai ainsi collaborer avec mes collègues d’autres secteurs et les aider à améliorer leur travail. C’est cette approche globale et concrète que nous offre le Programme international FIFA/CIES.

Vous êtes la première ressortissante d’Arabie saoudite à travailler à la Pro League saoudienne de football de première division, la « Roshn Saudi League (RSL) ». Pouvez-vous nous raconter comment c’est arrivé ?

En effet, j’ai l’honneur d’être la première femme dans l’histoire du football saoudien à travailler à la « RSL ». Franchement, c’est une source de fierté. Cela est arrivé par pur hasard. Jamais je n’aurais imaginé pouvoir évoluer un jour dans le football. Bien que j’aime ce sport depuis mon enfance comme des milliers de filles saoudiennes, je n’ai pas pu le pratiquer car le football féminin n’existait alors pas encore dans les clubs saoudiens.

J’ai étudié l’ingénierie, section d’architecture et j’ai travaillé comme ingénieur en « design intérieur » auprès d’une société saoudienne d’architecture. A la fin de 2021, j’ai appris qu’il y avait une opportunité d’emploi à la Ligue Saoudienne de Football. J’ai saisi ma chance, j’ai postulé, j’ai été acceptée.

En arrivant à la Ligue, j’ai travaillé pour le Bureau Exécutif puis le département des opérations. J’évolue maintenant au sein du département des événements sportifs. Plus particulièrement, je collabore à l’organisation des matchs du championnat professionnel de la première division. Pour moi, c’est fantastique. Je suis toujours présente au stade les jours des matchs afin de superviser différents aspects de la compétition.

Il y a quelques années, les femmes saoudiennes ne pouvaient pas être présentes dans les stades lors des rencontres de football. Aujourd’hui, vous contribuez à l’organisation de tous les matches disputés par les hommes… Quelle est la réaction des supporters ?

Tout se passe bien. Je suis vraiment contente de la réaction des hommes à ma présence au stade. Ils m’encouragent et essaient de m’aider si cela est nécessaire. De fait, la mentalité en Arabie saoudite a beaucoup évolué dans ce domaine au cours des dernières années. Les hommes souhaitent que je réussisse dans mon travail. Il en va de même de mes collègues masculins à la Ligue.

Un dernier mot sur le Programme international CU/FIFA/CIES ?

Une autre collaboratrice à la RSL, Noura Al-Qahtani, a assisté avec moi à ce Programme. Elle travaille pour la Ligue de deuxième division. En outre, Abdullmohsen Aldoihi, directeur des relations internationales auprès de la Ligue de première division, fait également partie du groupe qui vient de terminer la 15ème édition du Programme en Égypte. Cela montre le rôle important que joue ce dernier dans la formation des administrateurs saoudiens pour atteindre les objectifs de la vision 2030 définis par le Royaume d’Arabie saoudite dans le domaine du sport.

Par exemple, il se prépare à présenter sa candidature pour organiser la Coupe du Monde de la FIFA 2030. Il met aussi au point l’organisation de la Coupe d’Asie des nations de football (AFC Asian Cup) qui aura lieu en Arabie saoudite en 2027. Pour ce faire, nous devons disposer de cadres administratifs qualifiés. Le Programme offre une formation adéquate. Je comprends maintenant pourquoi mon directeur saoudien m’a conseillé de le suivre. Alors un grand merci à l’université du Caire, à la FIFA et au CIES de m’avoir offert cette excellente opportunité d’apprendre et de me perfectionner. De retour dans mon pays, je vais à mon tour conseiller à mes collègues de s’inscrire à la prochaine édition du Programme !