Le CIES vient de lancer officiellement son 19ème contrat de coopération avec l’Universidad Sergio Arboleda de Bogotá et la Fédération Colombienne de Football. C’est l’occasion de présenter Alvaro Llorente, son coordinateur local, qui a pour responsabilité de travailler avec nos deux partenaires colombiens pour mettre en place le Programme International FIFA/CIES en management du sport.
Quelques mots pour te présenter ?
Je viens de Bogotá où je vis depuis ma naissance, il y a cinquante ans. Après avoir effectué des études en ingénierie industrielle à l’Universidad de los Andes, j’ai travaillé dans divers secteurs comme la construction, la floriculture et le pétrole pendant sept ans.
En ce qui concerne le sport, j’ai pratiqué la natation en compétition pendant mon enfance et mon adolescence. J’ai aussi joué au football mais une grave lésion au genou a mis fin à « ma carrière ». A présent, je cours une moyenne de dix kilomètres chaque jour. Depuis aussi loin que je me souvienne, mes clubs préférés sont Millonarios y le FC Barcelona. Et je m’intéresse aussi aux performances des 49ers, des Lakers et des Dodgers.
Quels sont tes liens avec le sport ?
J’en ai toujours eu mais ils se sont cimentés depuis ma participation au FIFA Master en 2003/2004. Après avoir reçu mon diplôme, j'ai été l'une des premières personnes à donner des cours de marketing sportif dans des universités colombiennes. Entre-temps, j'ai rejoint l'Universidad de La Sabana en tant que responsable du développement sportif. A ce titre, j'ai constaté les défis auxquels le sport universitaire et le sport de base étaient confrontés dans mon pays.
Grâce à cette expérience avec l’université, j'ai appris ce que signifie travailler en équipe. J’ai investi beaucoup de temps pour les réseaux sportifs universitaires comme le Groupe Cerros et l'Association Colombienne des Universités. En outre, j'ai travaillé en tant que consultant en gestion et marketing sportif ce qui m’a permis de conseiller des entités telles que la Ligue de Basketball de Bogotá, la Fédération Nationale des Producteurs de Café, Mejía y Asociados, MetroKia ou encore la Fondation Archangels. Enfin, j'ai collaboré activement avec le réseau des anciens élèves du FIFA Master. Actuellement, j'anime une série de webinaires FMA (FIFA Master Alumni) pour la région LATAM. Il s’agit d’un espace où les diplômés du FIFA Master partagent leurs expériences et réfléchissent à des sujets d'intérêt pour le sport.
Que peut apporter le Programme International FIFA/CIES à la Colombie et quelle est son importance pour le sport du pays ?
En premier lieu, le Programme International FIFA/CIES peut contribuer à susciter davantage la professionnalisation du management sportif en Colombie. Ce Programme s’inscrit dans le cadre du Réseau Universitaire FIFA/CIES qui existe depuis près de 20 ans. Il réunit 19 universités et plus 5000 diplômés en Amérique latine, aux Caraïbes, en Afrique, en Asie et en Europe. Ainsi, ceux qui suivront le Programme bénéficieront de cours donnés par des professeurs locaux mais aussi des conférenciers et experts internationaux. Ils pourront également participer au prix du Réseau Universitaire FIFA/CIES. Une fois le Programme terminé, les diplômés pourront postuler afin d’obtenir une bourse pour le FIFA Master ou encore participer à des forums ou des événements régionaux et internationaux soutenus par le CIES. Cela montre que le Programme International FIFA/CIES constitue une pierre angulaire qui permettra aux professionnels du management sportif en Colombie d’appendre, d’échanger et de favoriser leur développement.
Comment comprends-tu ton rôle de coordinateur local du CIES ?
En tant que coordinateur du CIES en Colombie, je travaille conjointement avec mes collègues de l’Universidad Sergio Arboleda et de la Fédération Colombienne de Football pour mettre en place et développer le Programme International FIFA/CIES. Mon travail consiste à discuter avec eux des aspects académique et administratif du programme à toutes les étapes : planification, lancement, exécution et évaluation. Je suis régulièrement en contact avec le CIES pour l’informer des progrès, des dernières évolutions. Je coordonne avec lui le travail quotidien avec l’université et la fédération afin d’assurer le succès du Programme. Il s’agit vraiment d’un travail d’équipe. Par ailleurs, si nécessaire, j’apporte mon expérience et mon réseau de contacts professionnels pour faciliter le travail des trois partenaires.
À ton avis, quels sont les plus grands défis auxquels le sport colombien est confronté ?
Le sport de haut niveau colombien a connu de grandes réalisations au cours des 10 dernières années. Il a enregistré ces succès non seulement dans le football mais aussi dans le cadre des compétitions olympiques et paralympiques, ainsi que dans des sports comme le cyclisme, le tennis, la course automobile, le golf, le rugby, entre autres. Dans le même temps, le sport récréatif et de base a également connu un boom, allant de pair avec une croissance soutenue de la population urbaine en Colombie.
Bien sûr, il y a des défis et des choses à améliorer. En ce qui concerne le sport de haut niveau, il y a encore beaucoup de travail à effectuer pour développer les ligues professionnelles dans les sports d'équipe autres que le football. Le football professionnel lui-même doit faire face à la mondialisation et aux disparités régionales avec des pays comme le Brésil. D'autre part, le sport organisé doit chercher des formules pour éviter de dépendre financièrement, et dans une large mesure, des ressources publiques fournies par le gouvernement central et d'autres entités publiques au niveau départemental et municipal. Enfin, il ne faut pas ignorer que nous vivons dans un monde globalisé, grandement interconnecté. Ainsi, en Colombie, les administrateurs qui gèrent le sport doivent comprendre les complexités de son environnement, non seulement dans le pays, mais aussi dans les contextes latino-américain et mondial.
Quelle est ta vision du sport colombien dans 20 ans ?
Ma vision du sport colombien dans 20 ans est celle d'une industrie qui intègre le bien-être, le tourisme et le divertissement.
Deux sportifs ou sportives que tu admires particulièrement, et pourquoi ?
Localement, quand j'étais jeune, j'admirais Carlos Enrique « La Gambeta » Estrada, attaquant du Deportivo Cali, de Millonarios et du Deportivo Independiente Medellín dans les années 80 et 90, éclipsé ensuite par la splendeur de Carlos « El Pibe » Valderrama. Plusieurs footballeurs m'ont séduit dans la vie, parmi eux Maradona, Romario et Messi. Mais aucun comme La Gambeta. Un vrai crack !
Au niveau mondial, j'admire Tiger Woods. Il a brisé les stéréotypes et son niveau de compétitivité est incroyable. Récemment, j’ai connu un moment sportif très intense lorsque Tiger Woods a remporté le Masters d'Augusta en 2019, après une grave blessure au dos. J'espère qu'il reviendra sur les « greens » après son accident de voiture en 2021. La légende continue.